Jeune femme juive et une mystique connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime (1941-1942) et écrit des lettres (1942-1943) depuis le camp de transit de Westerbork.
“Je n'ai nul besoin de faire bonne figure aux yeux du monde extérieur, j'ai ma force intérieure et cela suffit, le reste est sans importance.”Journal 1941-1943
“Bien des gens sont encore pour moi de véritables hiéroglyphes. Je ne connais rien de plus beau que de lire la vie en déchiffrant les êtres.”
“L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-même et pas ailleurs.”Journal 1941-1943
“Je ne crois pas que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous.”Journal 1941-1943
“Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier.”Journal 1941-1943
“Je cherche à comprendre et à disséquer les pires exactions, j'essaie toujours de retrouver la place de l'homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes.”Journal 1941-1943
“L'homme forge son destin de l'intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche l'homme est libre de choisir l'accueil qu'il fera en lui-même de son destin. On ne connait pas la vie de quelqu'un si l'on n'en sait que les événements extérieurs. Pour connaître la vie de quelqu'un, il faut connaître ses rêves, ses rapports avec ses parents, ses états d'âme, ses désillusions, sa maladie et sa mort.”Journal 1941-1943
“Une fois c'est un Hitler, une autre fois Ivan le Terrible par exemple, une fois c'est la résignation, une autre fois les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves un petit morceau de son âme.”Journal 1941-1943
“Et puisque, désormais libre, je ne veux plus rien posséder, désormais tout m'appartient et ma richesse intérieure est immense.”Journal 1941-1943
“Il faut si peu de mots pour dire les quelques grandes choses qui comptent dans la vie. Je voudrais tracer ces quelques mots au pinceau, sur un grand fond de silence.”
“En fait je n'ai pas peur. Pourtant je ne suis pas brave, mais j'ai le sentiment d'avoir toujours affaire à des hommes, et la volonté de comprendre autant que je le pourrai le comportement de tout un chacun.”Journal 1941-1943
“La femme cherche toujours l'homme unique à qui elle donnera son savoir, sa chaleur, son amour, son énergie créatrice. Elle cherche l'homme, non l'humanité.”Journal 1941-1943
Extrait : "La femme cherche toujours l'homme unique à qui elle donnera son savoir, sa chaleur, son amour, son énergie créatrice. Elle cherche l'homme, non l'humanité. Cette question féminine n'est pas si simple. Parfois, en voyant dans la rue une jolie femme, élégante, soignée, hyper-féminine, un peu bête, je sens mon équilibre vaciller. Mon intelligence, mes luttes avec moi-même, ma souffrance m'apparaissent comme un poids oppressant, une chose laide, anti féminine, et je voudrais être belle et bête, une jolie poupée désirée par un homme. Etrange, de vouloir ainsi être désirée par un homme, comme si c'était la consécration suprême de notre condition de femmes. L'amitié, la considération, l'amour qu'on nous porte en tant qu'être humain, c'est bien beau, mais tout ce que nous voulons, en fin de compte, n'est-ce pas un qu'un homme nous désire en tant que femme ?"
“Chaque jour je dis adieu. Le véritable adieu ne sera plus alors qu'une petite confirmation de ce qui se sera accompli en moi de jour en jour.”
“La plupart des gens ont une vision conventionnelle de la vie, [...], il faut avoir le courage de se détacher de tout, de toutes normes [...] il faut oser faire le grand bond dans le cosmos : alors la vie devient infiniment riche, elle déborde de dons, même au fond de la détresse”
“Je ne suis pas seule à être fatiguée , malade , triste ou angoissée , je le suis à l'unisson de millions d'autres à travers les siècles , tout cela c'est la vie.”
“Notre unique obligation morale, c'est de défricher en nous-même de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.”
“Quand on estime ne pas recevoir assez de reconnaissance d'un autre, on est par la même dépendant de lui, et du fait de cette dépendance, dépourvu d'autonomie. Moins on attend d'autrui, plus on en reçoit”
“La connaissance c'est le pouvoir, mais seule la sagesse est liberté.”
Autre traduction : "Le savoir est un pouvoir. Seule la sagesse est liberté."
“Lorsqu'on est pessimiste, en d'autres termes dans des dispositions d'esprit négatives, on émet des ondes négatives et tout ce que l'on entreprend, que l'on rencontre sera négatif.”
En anglais : "When one is pessimistic, that is, when one has a negative attitude, one gives off negative vibrations and everything one touches or encounters will be negative as well."
“Quand on en vient à s'accrocher à l'autre, cet autre absorbe vos forces et l'on a de ce fait moins à apporter à son partenaire.”
Extrait : "Quand on en vient à s'accrocher à l'autre, cet autre absorbe vos forces et l'on a de ce fait moins à apporter à son partenaire. On doit être un monde en soi, avec son propre centre, et c'est à partir de ce centre que l'on pourra émettre ses rayons ou ses forces ou tout ce qu'on voudra en direction des autres."
“Quand on perdu son centre, tous les êtres et toutes les choses perdent aussi leur place et leur réalité.”
“Il faut apprendre à vivre avec soi-même comme avec une foule de gens. Et l'on découvre alors en soi tous les bons et mauvais côtés de l'humanité.”
Extrait :"Il faut apprendre à vivre avec soi-même comme avec une foule de gens. Et l'on découvre alors en soi tous les bons et mauvais côtés de l'humanité. Il faut d'abord apprendre à se pardonner ses défauts si l'on veut pardonner aux autres. C'est peut être l'un des apprentissages les plus difficiles pour un être humain, je le constate bien souvent chez les autres, que celui du pardon de ses propres erreurs, de ses propres fautes. La condition première en est de pouvoir accepter, et accepter généreusement, le fait même de commettre des fautes et des erreurs."
“Les pires souffrances de l'homme sont celles qu'il redoute, car le grand obstacle c'est toujours la représentation et non la réalité.”
Extrait : "Les pires souffrances de l'homme sont celles qu'il redoute, car le grand obstacle c'est toujours la représentation et non la réalité. La réalité on la prend en charge avec toute la souffrance, toutes les difficultés qui s'y attachent - on la prend en charge, on la hisse sur ses épaules et c'est en la portant que l'on accroît son endurance. "
“Nous ne sommes que des vases creux où s'engouffre le flot de l'histoire du monde.”
“Il faut aussi accepter de passer par des moments où l'on est incapable d'être créatif. Plus on l'accepte sincèrement, plus ces moments passent vite.”
“Il suffirait de l'existence d'un seul être humain digne de ce nom pour croire en l'homme et en l'humanité.”
“Un être humain doit être assez sociable pour ne pas imposer aux autres ses humeurs.”
“On est partout chez soi. Partout où s'étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi lorsqu'on porte tout en soi.”
“Je ne vois pas d'autre issue que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu'il croit devoir anéantir chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu'il ne l'est déjà.”
“Cette peur de ne pas tout avoir dans la vie, c'est elle justement qui vous fait tout manquer. Elle vous empêche d'atteindre l'essentiel.”
“Si la paix s'installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d'abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit.”
“Penser, c'est une grande et belle occupation dans les études, mais ce n'est pas ce qui vous tire de situations psychologiques difficiles. Il y faut autre chose. Il faut savoir se rendre passif, se mettre à l'écoute. Retrouver le contact avec un petit morceau d'éternité.”
“La difficulté c'est de s'affranchir des parents pour devenir soi-même intellectuellement autonome. On peut considérer cet affranchissement comme une seconde naissance, qui porte en elle beaucoup d'affrontements et de difficultés.”
“En excluant la mort de sa vie, on se prive d'une vie complète et en l'y accueillant, on élargit et on enrichit sa vie.”Une vie bouleversée
Extrait : "En disant "J'ai réglé mes comptes avec la vie", je veux dire : l'éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir la vie. A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d'une vie complète et en l'y accueillant on élargit et on enrichit sa vie. "
“En dépit de toutes les souffrances infligées et de toutes les injustices commises, je ne parviens pas à haïr les hommes. Toutes les horreurs et les atrocités perpétrées ne constituent pas une menace mystérieuse et lointaine, extérieure à nous, mais elles sont toutes proches de nous et émanent de nous-mêmes, êtres humains.”
“Il n'est pas au-dessous de la dignité humaine de souffrir. Je veux dire : on peut souffrir avec, ou sans dignité humaine. Je veux dire : la plupart des Occidentaux ignorent l'art de souffrir, tout ce qu'ils savent c'est se ronger d'angoisse. Ce que vivent la plupart des gens, ce n'est plus une vie : peur, résignation, amertume, haine, désespoir.”
“Je commence à me rendre compte que lorsqu'on a de l'aversion pour son prochain, on doit en chercher la racine dans le dégoût de soi-même.”Une vie bouleversée
“Pour humilier, il faut être deux. Celui qui humilie et celui que l'on veut humilier, mais surtout : celui qui veut bien se laisser humilier.”
“Les chemins les plus courts d'un être à un autre sont des chemins intérieurs.”
“A vouloir modeler l'autre sur l'image qu'on se fait de lui , on finit par se heurter à un mur et l'on est toujours trompé, non par l'autre, mais par ses propres exigences.”
“Il faut d'abord apprendre à se pardonner ses défauts si l'on veut pardonner aux autres.”
“Il y a des gens, je suppose,qui prient les yeux levés vers le ciel. Ceux-là cherchent Dieu en dehors d'eux. Il en est d'autres qui penchent la tête et la cachent dans leurs mains, je pense que ceux-ci cherchent Dieu en eux-mêmes.”
“On peut tout dominer par la raison, laissons donc les fontaines du sentiment et de l'intuition jaillir un peu elles aussi.”