“Pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c'est se perdre et cesser d'être. On se connaît, on se construit par le contact, l'échange, le commerce avec l'autre. Entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont.”La traversée des frontières
“Et si ta mort t'épouvante, pourquoi ne considères-tu pas avec effroi ta «dé-mort» (ta naissance)? Combien peu nous pensons à notre naissance, à notre original personnel! Je suis moi et non un autre, c'est-à-dire que je suis.”Journal intime
“" Connais-toi toi-même ! " disait l'inscription, et Carlyle dit : " Non, tu es inconnaissable ; connais ton oeuvre et réalise-là ! »
Et quelle est mon oeuvre ? Il est quelque chose de plus que de se connaître, que de se faire (ou de réaliser son oeuvre) et que de s'aimer : c'est être soi (serse). Sois à toi-même, sois toi-même, et comme tu es néant, sois néant, et laisse-toi perdre entre les mains du Seigneur.”Journal intime
“L'identité est une chose étrange. Être soi est chose étrange, puisque l'on n'est jamais soi à l'égard de soi-même que dans le souvenir que l'on a de soi-même que dans le souvenir que l'on a de soi et là bien entendu on ne se croit pas.”
En anglais : "And identity is funny being yourself is funny as you are never yourself to yourself except as you remember yourself and then of course you do not believe yourself."
“Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes.”L'être et le néant
“On hésite à être soi parce que demain il faudra mentir.”De la vanité et de quelques autres sujets
Bibliothèque-Charpentier, E. Fasquelle, éditeur, 1925 - p.149
“L'abîme est ma clôture
Etre moi n'a pas de mesure.”
Poème sans titre
“L'homme s'appartient quand il ne se compare plus à aucun homme.”Papiers collés
“N'être jamais soi, faire illusion, c'est une fatigue.”Les Travailleurs de la mer
La phrase dans son contexte : "Avoir menti, c'est avoir souffert. Un hypocrite est un patient dans la double acception du mot ; il calcule un triomphe et endure un supplice. La préméditation indéfinie d'un mauvais coup accompagnée et dosée d'austérité, l'infamie intérieure assaisonnée d'excellente renommée, donner continuellement le change, n'être jamais soi, faire illusion, c'est une fatigue. "
“Si je ne suis pas moi-même, qui le sera pour moi ? Et si je ne vis pas pour moi-même, qui vivra pour moi ?”
autre traduction : " Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je suis seulement pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? "