Poète, écrivain, homme politique sénégalais et premier président de la République du Sénégal.
“Seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transforme le cuivre en or, la parole en verbe.”
“Il suffit de nommer la chose pour qu'apparaisse le sens sous le signe.”Comme les lamantins vont boire à la source
Contexte : "Le mot y est plus qu'image, il est image analogique sans même le secours de la métaphore ou de la comparaison. Il suffit de nommer la chose pour qu'apparaisse le sens sous le signe. Car tout est signe et sens en même temps pour les Négro-Africains : chaque être, chaque chose, mais aussi la matière, la forme, la couleur, l'odeur et le geste et le rythme et le ton et le timbre, la couleur du pagne, la forme de la kôra, le dessin des sandales de la mariée, les pas et les gestes du danseur, et le masque, que sais-je ?"
“La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l'espoir du monde?”
“Le tam-tam ni la voix ne rythment plus les gestes des saisons.”
“Au contraire de l'Européen classique, le Négro-Africain ne se distingue pas de l'objet, il ne le tient pas à distance, il ne le regarde pas, il ne l'analyse pas. Il le touche, il le palpe, il le sent.”
“Quand j’ai à écrire un poème, je sens une sorte d’appel, une sorte d’obsession et quand j’écris le poème, ce qui me vient d’abord, ce sont des images, ce sont des mots, ce sont certaines répétitions, c’est un certain rythme et moi, je dis ma vision. C’est après que j’essaie de m’expliquer à moi-même le sens de mon poème.”
“Nous, politiques noirs, nous, écrivains noirs, nous nous sentons, pour le moins, aussi libres à l'intérieur du français que dans nos langues maternelles. Plus libres, en vérité, puisque la liberté se mesure à la puissance de l'outil: à la force de création. Il n'est pas question de renier les langues africaines. Pendant des siècles, peut-être des millénaires, elles seront encore parlées, exprimant les immensités abyssales de la négritude. Nous continuerons d'y prêcher les images archétypes: les poissons des grandes profondeurs. Il est question d'exprimer notre authenticité de métis culturels, d'hommes du XXe siècle.”
Le français, langue de culture (revue Esprit)