Femme politique française.
“La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d'une bonne conscience individuelle : ce n'est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l'est.”
“Je n'aime pas l'expression "devoir de mémoire". Le seul " devoir" , c'est d'enseigner et de transmettre.”
“Il n'y rien de plus ennuyeux qu'une réunion électorale. Un jour, je me suis endormie pendant mon propre discours.”
“La culture est un instrument exercé par des professeurs pour la fabrication de professeurs qui, à leur tour, fabriqueront des professeurs.”
“Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin.”
“Je ne suis pas une militante dans l'âme, mais je me sens féministe, très solidaire des femmes quelles qu'elles soient… Je me sens plus en sécurité avec des femmes, peut-être est-ce dû à la déportation ? Au camp, leur aide était désintéressée, généreuse, pas celle des hommes. Et la résistance du sexe dit faible y était aussi plus grande.”
Interview. Propos recueillis par Annick Cojean
“Vous savez, malgré un destin difficile, je suis, je reste toujours optimiste. La vie m'a appris qu'avec le temps, le progrès l'emporte toujours. C'est long, c'est lent, mais en définitive, je fais confiance.”
Discours - Voyage officiel à Beyrouth, 1995.
“L'humanité est un vernis fragile, mais ce vernis existe.”
Discours - 2005
Extrait : "L'humanité est un vernis fragile, mais ce vernis existe. En parlant de ce monde à part que fut celui des camps et de la tourmente dans laquelle les Juifs furent emportés, nous vous disons cette abomination, mais nous témoignons aussi sur les raisons de ne pas désespérer. D'abord, pour certains d'entre-nous, il y eut ceux qui nous aidèrent pendant la guerre, par des gestes parfois simples parfois périlleux, qui contribuèrent à notre survie. Il y eut la camaraderie entre détenus, certes pas systématique, dont les effets furent ô combien salutaires. Et puis, pour cette infime minorité qui regagna la France en 1945, la vie a été la plus forte ; elle a repris avec ses joies et ses douleurs. Puissent nos rires résonner en vous comme notre peine immense. Notre héritage est là, entre vos mains, dans votre réflexion et dans votre cœur, dans votre intelligence et votre sensibilité. "
“Il est toujours tentant de simplifier ; on désigne des responsables, des coupables, en faisant bon marché de réalités complexes.”Une vie
“Et puis, autre chose me gêne dans ses droits de l'homme prétendument universels, c'est que, précisément, ils ne le sont pas. Il y a toujours deux poids, deux mesures. Quand il s'agit de négocier des accords commerciaux avec la Chine, le silence est d'or. Quand on cherche à séduire Poutine, on lui décerne volontiers des brevets de civisme, passant sous silence ses manquements aux sacro-saints droits de l'homme.”
“Au fond, ce sont toujours aux faibles que l'on fait la morale, tandis qu'on finit par blanchir les puissants.”
“Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme — je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes.
C'est toujours un drame et cela restera toujours un drame.”
Discours - 26 novembre 1974, Assemblée Nationale
“Il faut savoir quitter sans regret ni nostalgie les fonctions auxquelles on a consacré une partie de son temps et de sa vie.”Une vie
“Je me suis du reste demandé, à l'époque, si les hommes n'étaient pas, en fin de compte, plus hostiles à la contraception qu'à l'avortement. La contraception consacré la liberté des femmes et la maîtrise qu'elles ont de leur corps, dont elles dépossèdent ainsi les hommes. Elle remet donc en cause des mentalités ancestrales. L'avortement , en revanche, ne soustrait pas les femmes à l'autorité des hommes, mais les meurtrit.”Une vie
“La politique me passionne, mais, dès qu'elle devient politicienne, elle cesse de m'intéresser.”Une vie
“La bonne mesure est impossible à trouver ; soit on parle trop de sa déportation, soit on en parle trop peu. Nombreux sont ceux qui en ont été tellement meurtris qu'ils n'en parlent jamais.”Une vie
“Un peuple, pour vivre, doit toujours pouvoir connaître son passé, le juger, l'assumer”
Entretien, Le Monde, janvier 1983