“Je corrigeais peu les copies, me lassant de ce rouge dans les marges, que nul ne relit. Mais je cherchais dans la copie une faute significative; je prenais l'élève à part pour lui enseigner la règle violée et je ne permettais guère qu'elle le fût encore. Ou encore j'encadrais dans sa copie le joli, le prometteur passage (que l'on y trouve presque toujours) afin qu'il prenne conscience de son pouvoir et qu'il sache s'imiter dans ses meilleurs moments. Nous procédons par le mal, montrant la faute, comme si tout devoir était de calcul ou d'orthographe: on pourrait aussi à l'inverse vaincre le mal par le bien. Quel bonheur de voir dans nos collèges une tête éteinte, morose, un peu sournoise, devenir belle par la clarté du regard, conservant toutefois l'insolence nécessaire en notre libre époque.”Le travail intellectuel
Chapitre Premier