“La gare d'Austerlitz garde toujours pour moi une odeur d'enfance mêlée à celle de la fumée noire des locomotives, au parfum d'encre des illustrés qu'on achetait au kiosque, dans la salle des pas perdus. Ce nom qu'on donne au vaste hall où se pressent les voyageurs me ravissait. Imaginant ces milliers de pas égarés à la recherche d'un chemin qu'ils ne trouveraient peut-être jamais, un vague sentiment d'inquiétude m'envahissait peu à peu à l'idée que les miens propres pourraient rejoindre la cohorte de ceux qui s'étaient déjà perdus.”Rencontres ferroviaires