“L'Antarctique a cette force d'attraction des choses inaccessibles qui appellent l'Homme à s'engager avec passion. Ainsi ne revient-on jamais le même d'un long séjour sur le continent blanc. Dans cet univers sans repère, sans odeur, sans couleur autre que le bleu et le blanc, sans bruit autre que celui du vent, dans ce monde d'une infinie pauvreté sensorielle, l'Homme n'a pas d'autre issue que d'apprendre à s'apprivoiser lui-même. Quand on a oublié qu'il fait froid, que le silence est infini, qu'on s'est défait de l'agitation du monde, quand l'indispensable se réduit à peu de choses, on sent grandir en soi le bonheur de l'harmonie, ce sentiment agréable où en toute sérénité on se sent bien là où on avait rêvé d'être.”